Dette : la France va lever 300 milliards d’euros en 2025, un record

  19 Décembre 2024    Lu: 49
Dette : la France va lever 300 milliards d’euros en 2025, un record

La France est excessivement endettée, à 112,8% du PIB, et termine l’année dans un épais brouillard budgétaire. Pour autant, il lui faut bien continuer d’emprunter pour assurer le financement de l’État.

Imperméable à l’instabilité politique, l’Agence France Trésor (AFT) vient d’annoncer ce jeudi qu’elle lèverait 300 milliards d’euros de dette sur les marchés financiers tout au long de l’année 2025. Du jamais vu. En 2024 elle avait levé le montant déjà inédit de 285 milliards, qui suivait le record précédent de 270 milliards en 2023.

Les 300 milliards d’euros d’emprunt annoncés pour 2025 équivalent précisément au montant indiqué dans le projet de loi de finances (PLF) présenté en octobre dernier par le gouvernement Barnier, lequel a pourtant été censuré début décembre. « Dès le premier lundi de l’année 2025, nous émettrons sous les offices de la loi spéciale qui garantit la continuité financière de l’État . Cette loi nous autorise à continuer à réaliser toutes les opérations de trésorerie et de dette, et ce jusqu’à l’entrée en vigueur de la loi de finances pour 2025 », détaille Antoine Deruennes, directeur général de l’AFT. 

Pour rappel, la loi spéciale a été adoptée en urgence par le Parlement en vue de garantir la continuité de l’État, en permettant de lever les impôts, dépenser des crédits sur la base du budget de 2024, et autoriser l’État et la Sécurité sociale à emprunter. Ne s’agissant pas d’un PLF à proprement parler, l’AFT n’est pas tenue de procéder à un décalque de la levée de dette prévue au budget 2024, de 285 milliards d’euros.

Ne sachant pas quels seront les besoins de financement précis pour l’année à venir, l’Agence a jugé plus pragmatique de s’en tenir au montant d’emprunt convenu en octobre. En effet, davantage de dette arrivera à échéance en 2025 par rapport à 2024. L’équivalent allemand de l’Agence France Trésor, confronté à une donne politique similaire, a d’ailleurs fait le même choix.

Mais que se passera-t-il si le PLF à venir, qui devrait être adopté en début d’année, devait corriger à la baisse ou à la hausse l’emprunt de la France ? « À ce stade, nous travaillons sur la base de 300 milliards d’euros. Si ce montant doit être modifié, nous le communiquerions aux investisseurs », tient à rassurer Antoine Deruennes, citant à l’appui les trois piliers de son service : « régularité, prévisibilité, flexibilité ».

AFP


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